Pour les collectionneurs
Jusqu’en 1956 ou 57 les vélos WOLHAUSER portent une plaque (il y a eu 2 modèles) rivetée à la douille de direction. Les rares machines de cette époque actuellement conservées sont si différentes les unes des autres qu’elles ne permettent pas de faire une analyse fiable quant à leurs composants, sauf qu’ils sont surtout français. Elles sont équipées avec des freins de type JEAY, MAFAC et ROTA, les dérailleurs sont des CYCLO, SIMPLEX et HURET et les pédaliers sont en acier à clavettes.
"Wolhau" exigeait que les cadres ne portent aucun marquage qui aurait permis d’en identifier la provenance (cela ne plut peut-être pas à certains cadreurs d'où de courtes périodes de collaboration), ni de numéro de fabrication.
Il affirmait que l’efficacité d’un vélo provenait surtout de la qualité du cadre et des roues, que le pédalier et les dérailleurs avaient moins d'influence sur le rendement, et les freins encore moins. Cela indique sur quelles parties du vélo il conseillait le plus haut de gamme possible, dans le budget du client, et ce qui pouvait être plus bas en gamme lors de l'achat. Les vélos montés avec un panachage des marques d’accessoires et des niveaux de gamme différents, qui furent nombreux, représentent parfaitement l’esprit qui fit le grand succès de la marque.
Le tarif 1975 ci-dessous explique bien pourquoi.
Click here to edit.
Bien sûr il y a eu des "tout CAMPAGNOLO", pour les clients qui le souhaitaient et pour les coureurs les plus performants. Pour certaines, des accessoires de différents niveaux de gamme pouvaient être montés. Par exemple les dérailleurs "Super Record" furent commandés par des passe-vitesses "Record" dont le stock était si important que les bonnes manettes ne furent pas achetées.
Peu de temps après leur apparition, des pédaliers CAMPAGNOLO furent montés régulièrement sur les vélos les plus chers. Auparavant ce sont des STRONGLIGHT (5 vis) qui furent les plus courants et le demeurèrent jusqu'à l'arrivée des NERVAR (souvent montés, pour abaisser le prix, sur des roulements CAMPAGNOLO, pour conserver une bonne qualité) et des ZEUS qui devinrent la "recommandation" prioritaire de Wolhau.
Le stock de cadres était renouvelé régulièrement par séries de 30. Bien sûr dans les tailles les plus courantes il tournait vite, mais des cadres de tailles extrèmes, grands ou petits , surtout les très grands et très petits, pouvaient rester longtemps pendus avant de trouver preneurs.
Le marquage était toujours la dernière phase de l’assemblage avant la livraison au client, donc il ne correspond pas à l’année de fabrication du cadre, ni des accessoires, mais à celle du montage et de la vente du vélo. C'est le seul élément fiable pour la datation d'un Wolhauser, quand il est resté en état d'origine encore "lisible". C'est surtout vrai pour les cadre que Pela a livré pendant 12 ans sans beaucoup d'évolution, voire pas.
TOUTE DATATION EST DONC ALEATOIRE si le vélo a été restauré. Malheureusement ils sont souvent arbitrairement et artificiellement "vieillis" d'une génération.
Les cadres livrés très progressivement par Baco à partir de 1975 sont reconnaissables aux plaquettes plates en haut des haubans, alors qu'à partir de 1979 ou 80, elles sont concaves.
L’évolution des graphismes des plaques rivetées, des blasons en décalcomanies puis autocollants est assez facile à suivre pour les douilles de direction. Il en est de même pour le marquage des tubes jusqu'au milieu des années 80. Cependant l'apparition d'un nouveau graphisme ne signifiait pas que le précédent ne soit pas encore utilisé ponctuellement, s'il en restait dans les tiroirs, ne serait-ce que parce que le client n'aimait pas ou moins le nouveau.
Ensuite les graphismes de marquage des tubes changèrent souvent (un fabricant était sur le même trottoir à quelques pas et pouvait les faire très rapidement par petites quantités) et parfois plusieurs furent utilisés simultanément. Ceux avec les grandes lettres blanches non filetées du début des années 70 sont de nouveau sur le vélo que l’on voit en vitrine sur la photo(en tête des pages) prise en 1987 ou 1988.
L’arrivée de cadres d’un nouveau fournisseur n’interrompt pas le montage de vélos avec ceux d’un précédent cadreur car il faut en épuiser le stock et à certaines périodes des vélos sont donc livrés simultanément avec des cadres différents.
Tous les vélos marqués WOLHAUSER n’en sont pas toujours car "Wolhau" acceptait aussi de ré-émailler à sa marque des vélos d’autres provenances, comme presque tous les marchands de cycles à cette époque.
Les cadres en COLUMBUS fabriqués en Italie par GALMOZZI et encore plus ceux de PELA ont fait la grande époque WOLHAUSER. Le rapport rigidité/confort de ces cadres italiens rendait les vélos très efficaces et sécurisants à la fois. Ils n'étaient probablement pas les plus légers, mais leur géométrie en faisait des "bons partout", avec lesquels on pouvait se lancer sans retenue dans les descentes et dans ce cas les freins UNIVERSAL 61 n'avaient pas d'équivalents.
Le passage aux cadres en SUPER-VITUS, même s'ils se vendirent en grand nombre grâce à la renommée précédemment acquise, marqua le début du lent déclin de l'aura des WOLHAUSER. Cela d'autant plus que le choix d'un cadreur français, aussi bon soit-il, enleva du mystère et de "l'éxotisme" aux vélos de "Wolhau".
Ce sont les "dural" de Raymond CLERC qui ont très efficacement maintenu la renommée encore quelques années.
Les vélos assemblés plus tard sur des cadres VITUS Duralinox et ALAN n'avaient rien de plus, ni de mieux, que sous n'importe quelle autre marque.
WOLHAUSER n'a jamais fait un cadre. La renommée provenait des résultats des coureurs et d'un état d'esprit "maison" athypique: livrer au client le meilleur vélo possible, dans la limite de son budget. C'est pour cela qu'en stock Raymond Wolhauser n'avait quasiment que des cadres en Columbus, tant que cela fut possible. Contrairement à beaucoup d'autres vélocistes, c'était plutôt pour avoir plus bas en gamme qu'il fallait une commande spéciale.
Le panachage des marques était le meilleur moyen pour satisfaire pleinement le client. Tout cela reposait sur un montage rigoureux, presque infaillible. Dans les périodes chargées, s'il n'était pas interrompu pour des réparations ou distrait par un client, Henry assemblait et réglait en moyenne, 5 vélos en deux jours, toujours avec la même minutie et cela faisait aussi partie de la renommée.
Quelle que soit la provenance de son cadre, un vélo n'est un WOLHAUSER que parce qu'il a été assemblé avenue Berthelot et que les marquages ont été posés par Raymond Wolhauser lui-même. A défaut de preuve d'achat, de souvenir précis de l'acheteur initial ou de document photographique précisément daté, le marquage d'origine est le seul indicateur de la période de sortie du vélo. C'est l'élément le plus précieux d'un vélo WOLHAUSER.
Ensuite le matériel peut avoir évolué en fonction de l'usage qui en a été fait.
-----------------------------------------------------------
Nous avions décidé de créé ce blog afin de rectifier de nombreuses affirmations fausses qui circulaient sur l’internet au sujet de WOLHAUSER. Tant qu’à le faire il nous semblait utile de faire connaître le mieux possible l’histoire de l’homme et aussi de ses vélos. Afin d’aider les amateurs de cette marque, et plus encore quiconque, ne la connaissant pas, s’est trouvé propriétaire d’un de ces vélos, à le dater et le restaurer le mieux possible, nous avions fait un gros travail de recherche de vélos de toutes les époques, en état d’origine suffisamment lisible, pour bien montrer l’évolution. Sur divers forums sont apparus des vélos restaurés par certains (prétendant apprécier ou connaître cette marque) qui y ont apposé des marquages différents de ceux que les machines portaient dans leurs états d'origines respectifs, afin de pouvoir les annoncer plus anciennes qu’elles ne sont.
Nous n’avions pas imaginer que ce blog pourrait favoriser cela. Nous avions même la faiblesse de penser le contraire.
Sur l'un de ces forums, qui prône dans son règlement le respect de l'origine, vient de sortir un vélo dont la photo initiale ne montre absolument rien qui permet d’imaginer que ce puisse être un WOLHAUSER, et une deuxième photo qui le montre largement marqué ainsi, avec des marquages dorés que Wolhauser n'a jamais eu. Fort heureusement, une longue et excellente mise au point a été mise en ligne par un intervenant, mais l'appréciation "officielle", le 20-7-2014, laisse perplexe : <<Le travail effectué est respectable mais le rebadgeage est gênant.>>
C’est un "travail" de faussaire qui n'est pas respectable ! Nous ne pouvons que dénoncer cette supercherie et cette conclusion lénifiante. Afin de ne pas aider ses pratiques, nous avons immédiatement décidé de supprimer de cette page les photos individuelles de tous les marquages et leurs dates d'utilisation.
:---------------------------------------------------------------------------------------
Ci-dessous, voici un vélo très intéressant marqué WOLHAUSER
Ci-dessous, voici un vélo très intéressant marqué WOLHAUSER
Conservée dans la famille de Jean Malléjac, célèbre coureur breton, cette machine est accompagnée d'un courrier de 1955 qui provient des Cycles Anicet CATTANEO à Nice, qui annonce que le cadre commandé avec des points de fixation d'une plaque de course, serait prochainement disponible.
En 1955 Malléjac courait pour TERROT et ensuite, jusque fin 1958, dans l'équipe GEMINIANI-St Raphael. |
qui cependant n'en est pas un, ni le fait d'un faussaire.
|
En 1965, Jean Malléjac était venu à Charbonnières-les-Bains pour participer au critérium des "Vieilles Gloires". Peut-être est-ce à cette occasion qu'il a confié ce vélo à WOLHAUSER pour le ré-émailler ?